Никола Бенин
И тъй, от бряг на бряг отнасяни, ласкани,
на тая вечна нощ в света неочертан
ще можем ли веднъж да хвърлим котва —
спряни
в
живота океан?
О, езеро, една година в скръб изтече…
Но ето ме: вървя по същите места.
На камъка студен пак сядам, ала вече
до
мен не сяда тя…
Под дивите скали ти пак така щастливо
се пенеше преди; и вятърът така —
със цветни пръски, с вик — се хвърляше
игриво
във
нейните крака.
А спомняш ли си ти оная нощ, когато
със лодка из леса се губихме? До мен
седеше кротко тя и само на веслата
шумът
бе извисен.
Внезапно странен звук във здрача се
изправи.
Но ехото — и то се вдигна начаса.
Вълната бе добра — полегна и остави
на
ехото гласа:
„О, време, не лети! Бъдете вечно млади,
приятни
часове,
та в късите ни дни най-бързите наслади
духът
да призове!
Нещастните отвред на теб се молят, време:
надежда
остави!
Ти бягаш. И от теб надежда кой ще вземе?
Щастливците,
уви!
Напразно моля миг единствен от съдбата:
Сатурн
в нощта лети…
И казвам на нощта: не бързай, нощ — зората
сама
ще заблести!
Но да обичаме! О, радостта ще вземем,
когато
не заспим.
Пристанище и бряг не знае нашто време —
лети!
— и ний летим.“
О, време, та нима ще позволи съдбата
и той миг, изгрял от твоите висини,
да отлети далеч — по-бърз и от крилата
на горестните дни?
Ах, няма ли поне следи да ни оставиш?
Завинаги ли — да, изцяло ли — кажи,
ни вземаш радостта, която ни раздаваш
с
най-щедрите лъжи?
Нищожество и мрак, о, минало и вечност,
каква е вашта цел към всеки грабнат час?
Върнете ми поне от тая безсърдечност
най-нежния
екстаз!
Ах, пещери, вода и бряг, и лес огромен,
които пролетта закриля — съдник лош
не е за вас смъртта! Затуй пазете спомен
от
тая чудна нощ!
Да бъде тя във теб, о, езеро, когато
гърмиш или мълчиш; и в тъмните ели,
и в хълмовете там, засмени от луната,
и
в дивите скали.
И във ветреца, що трепти и отминава
в шума на твоя бряг, подзет от друг твой
бряг,
дори в една звезда, която в тебе плава,
да
се усеща пак!
И нека тоя тих ветрец във храста, даже
и въздухът свенлив, дърветата — и те,
които все мълчат — о, всичко нека каже:
„Обичали
са те!“
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges,
Jeter l’ancre un seul jour ?
O lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t’en souvient-il ? Nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos :
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :
« O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.
Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Eternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
O lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
De 1816 à 1830, Lamartine (1790-1869) a séjourné huit fois à Aix-les-Bains.
C’est au cours de son premier séjour, du 6 au 26 octobre 1816, à la Pension Perrier, qu’il rencontre la passion. Elle se nomme Julie Charles, de six ans son aînée, épouse de l’illustre physicien Jacques Charles. Julie est logée dans la chambre qui jouxte celle de Lamartine. Le 10 octobre 1816 celui-ci la sauve d’un naufrage au cours d’une tempête sur le lac du Bourget. Il écrira : «j’ai sauvé avant hier une jeune femme qui se noyait, elle remplit aujourd’hui mes jours». Ensemble, ils parcourent les sites du Bourget. Puis ils se séparent et se reverront à Paris.
Du 21 août au 17 septembre 1817, Lamartine séjourne à la Pension Perrier. Julie est très malade et ne peut le rejoindre. C’est au cours de ce séjour qu’il compose «Le Lac», à l’intention de la chère absente. Dans ce poème, il donne à Julie le nom d’Elvire. Il emprunte ce prénom générique à Parny, poète mondain de l’époque. Lamartine le donne régulièrement à l’être aimé. Julie meurt le 18 décembre 1817. La douleur de Lamartine est terrible.
Ainsi, Julie reste «l’inspiratrice incomparable du poète». «Lamartine n’est devenu Lamartine qu’après sa rencontre avec Julie» comme le disait l’Académicien René Doumic.
Il se console et retourne à Aix-les-Bains du 30 juillet au 24 août 1819, à la Pension Perrier, où il rencontre sa future épouse Mary-Ann, d’origine britannique.
A Paris, en 1820, les Méditations Poétiques triomphent.
Lamartine séjourne à Aix-les-Bains du 15 avril au 15 juin 1820 à la Pension J.J. Perret. Il se marie à Chambéry avec Mary-Ann puis part pour l’Italie.
Il est de retour à Aix-les-Bains de juin au 17 septembre 1821, à la Villa Chevalley avec son épouse et son fils.
En 1822, il ne vient pas à Aix mais il a une fille Julia. Son prénom est un hommage à Julie Charles.
Son sixième séjour a lieu aux mois de juillet et août 1823, à la Pension J.J. Perret. Il y retourne ensuite du 1er juin à la fin août 1825. Puis il part à Florence où il est nommé Ambassadeur extraordinaire chargé d’affaires.
Son dernier séjour se déroule du 2 juillet au 2 septembre 1830, à la Pension J.J. Perret.
En décembre 1832, il perd sa fille Julia. Il utilise alors la douleur pour se lancer dans une autre direction, la politique. Carrière qu’il achève en 1848.
C’est à partir de 1925 qu’un hommage est rendu à Lamartine. Il est statufié sur un socle de rocher et de béton par Mars Vallet, dans la propriété de Châtillon. En 1927, la stèle de marbre rose du sculpteur Carle est installée au nord de la colline de Tresserve, là où Lamartine aurait reçu l’inspiration du «Lac». En 1962 est inauguré le buste du poète devant la mairie de Tresserve. En 1990, la Ville d'Aix-les-Bains lui érige une statue en bronze de Livio Benedetti dans le parc floral des Thermes.
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